Mois : mars 2017

  • Le corridor de la confiance

    Voici un atelier que j’ai expérimenté à Agile Games France 2017 et que j’ai oublié de mentionner. D’ailleurs, je m’excuse auprès du participant l’ayant proposé : je suis arrivé après son démarrage et je ne suis pas en mesure de l’identifier (mais je rectifierai sur simple demande).

    Quoi qu’il en soit, je ne pense pas que notre session ait été filmée ; mais nous pouvons compter sur nos collègues de #play14 pour le partage (merci à eux) :

    Le principe est le suivant :

    1. L’ensemble des membres du groupe se placent face à face, les bras tendus, pour composer un corridor « infranchissable »
    2. Un membre placé à une extrémité met à l’épreuve sa confiance en les autres membres du groupe (et en lui-même) en prenant son élan et en traversant le corridor, en courant le plus vite possible
    3. Les autres membres, évidemment bienveillants, prennent soin de ne relever les bras qu’au plus près du passage du coureur
    4. Une fois la traversée effectuée, le coureur grossis les rangs du corridor
    5. Son ancien voisin (resté à l’autre bout) s’élance à son tour
    6. Et ainsi de suite.

    Note : Soyez vigilant à garder suffisamment de place après le corridor pour la décélération. Cela peut nécessiter un décalage régulier de celui-ci.

    Evidemment, cet atelier ne se propose qu’à des groupes suffisamment importants, et représente un icebreaker de choix face à un groupe dont tous les membres sont physiquement en mesure de participer.

    Il ne faut jamais oublier que ce type d’activité se prête très bien à du team building, mais qu’il génère des exclusions s’il est proposé alors que tout le monde n’est pas en mesure d’y participer. 

     

  • Jeu des rôles et responsabilités de Scrum

    L’un des problèmes que l’on peut rencontrer face à une équipe en difficulté, relève des frustrations liées aux attentes, parfois fantasmées, des responsabilités de l’autre.

    Ce décalage entre les attentes qu’une personne a d’une autre et la réalité peut avoir plusieurs origines :

    • un vécu
      Paul a exercé pendant 3 ans dans une équipe dans laquelle le chef de projet prenait en charge l’attribution matinale des tâches. Il s’attend donc à ce que la personne ayant ce rôle dans sa nouvelle équipe prenne en charge cette activité.
    • une formation initiale
      Virgine sort de telle école d’ingénieur. Sur un projet, elle s’attend donc à ce qu’un MOA (maître d’ouvrage) ait spécifié un besoin qui lui aura été traduit techniquement par un MOE (maître d’oeuvre). Tel qu’elle l’a vu en cours.
    • une formation complémentaire
      Marc sort juste d’une formation Scrum Master de deux jours. Il s’attend donc à une répartition claire du rôle de chacun au sein de l’équipe qu’il vient d’intégrer.
    • etc.

    En général, ce décalage est surtout dû au fait que les personnes pensent savoir ce qu’elles peuvent attendre des autres (en particulier au regard de leur rôle – un effet d’étiquette) et ce que les autres pensent pouvoir attendre d’elle.
    Et évidemment, tout ceci sans avoir jamais pris la précaution d’un alignement qui aurait levé toutes ces ambiguïtés, et les quiproquos qu’elles impliquent.

    Mon objectif était donc de trouver un atelier pour permettre d’adresser ce problème lorsque je suis tombé sur l’atelier « Scrum Roles and Responsibilities Game » de Andrew Rusling (@andrewrusling).

    Je me suis donc contenté de le traduire ;-).

    Vous trouverez par ici : « Jeu des rôles et des responsabilités de Scrum » une traduction du déroulé et des éléments initiaux (la plus fidèle possible).

    J’ai ainsi proposé cet atelier sur des formations, sur des lancements de projets, ou sur de simples soirées de découvertes, car pour moi, cet atelier a 2 vertus :

    • provoquer l’échange et la réflexion entre participants face aux responsabilités des trois rôles de Scrum
    • permettre un alignement entre l’ensemble des membres d’une équipe Scrum (au sens équipe de production + PO + SM) autour des responsabilités que chacun assumera sur le produit / projet. Car au-delà, de la théorie qu’il est possible de tirer du guide Scrum ou d’autres ouvrages, l’essentiel au sein d’une équipe n’est pas ce qu’en dit la théorie, mais les engagements que chacun va accepter au regard du contexte particulier de leur produit / projet.

    Enfin, comme j’ai été amené à proposer cet atelier face à des groupes « importants » et que je l’ai proposé récemment à Agile Games France, j’en ai créé un support qui est disponible ici (et qui possède quelques pratiques supplémentaires – sentez-vous libre de les compléter aussi).

    Et n’oubliez pas, il s’agit là avant tout d’une opportunité d’échange au sein d’une équipe à des fins d’alignement.

  • Agile Games France 2017

    Encore une nouvelle réussite pour la non-organisation d’Agile Games France.

    L’édition 2017 s’est déroulée à Lille ces 17 et 18 mars, et je dois admettre avoir particulièrement apprécié les initiatives des agilistes locaux pour agrémenter notre accueil, au-delà d’AGF.

    Prélude

    En ce qui me concerne, les choses ont commencé dès jeudi soir suite à une petite journée de formation en interne. C’est donc dès 20:00 que j’ai rejoint les premiers « joueurs » de tous bords dans le restaurant réservé par nos amis lillois, pour une soirée déjà très riche en échanges autour de nos divers parcours et expériences d’accompagnements.

    Il semblerait même que ce restaurant soit connu :

    Jour 1

    Les choses « sérieuses » ont vraiment commencées le vendredi matin dès 9h00 dans un bâtiment tout neuf, haut en couleur, qui sera baptisé dans cette même journée la « Maison Stéphane Hessel » :

    Très vite, le non-organisateur en chef (@agilex) place le cadre des 2 journées qui nous attendent :

    Les choses sont donc claires : Nous sommes tous responsables et impliqués. Bref, auto-organisés (ça raisonne ou pas ?).

    Stressss!!!

    J’ai débuté ma journée par une belle surprise : le jeu Stressss!!!

    Il s’agit d’un atelier conçu par Matthieu (@Matt_Salikhov) et Nicolas (@NicoTOpen) pour faire expérimenter la gestion du stress au sein d’une équipe. Il est diffusé en Creative Commons avec la bénédiction de Open (@Open_ESN) :

    Et oui : nous avons terminé la partie sans le moindre burn-out dans l’équipe ! (mais pas sans avoir joué avec quelques limites)

    Je trouve la représentation des rôles et de leurs prérogatives particulièrement juste à travers ce support. Chapeau bas messieurs !

    Hanabi

    Je viens aussi dans ce type de conférence pour découvrir des petits jeux, simples, permettant d’expérimenter certains aspects à vertu pédagogique.

    C’est le cas du jeu Hanabi que Simon (@sjaillais) nous a permis de découvrir. Autant dire que ce jeu a le vent en poupe puisqu’il a été proposé par au moins 3 personnes. Il s’agit donc d’un jeu de société permettant d’expérimenter la communication, la collaboration et la confiance au sein d’un groupe de 4 à 5 personnes. Les joueurs doivent recomposer des familles de feux d’artifices par couleur (et dans l’ordre) sachant que chaque joueur voit toutes les cartes en jeu, sauf les siennes. Pour plus de détails, vous pouvez trouver les règles complètes par ici.

    Merci Simon pour ce partage :

    Stressss!!!

    Oui, encore.

    Comme Irène (@idetido) était frustrée de ne pas avoir pu participer à l’atelier proposé par Nicolas (@NicoTOpen), et que celui-ci m’a beaucoup plu, je me suis essayé à sa facilitation :

    Là encore, ils ont réussi à mener l’ensemble de leur projet sans le moindre burn-out. Ce n’est pourtant pas le cas de toutes les équipes, et ce format d’atelier a semble-t-il séduit pas mal de personnes puisqu’il a été joué jusqu’au samedi.

    Outils diverses

    J’ai ensuite butiné un peu d’ateliers en ateliers, pour découvrir ou reconnaître beaucoup de choses, telles que l’utilisation du photolangage autour de l’intelligence collective dans le cadre de réseaux professionnels, l’utilisation de quelques icebreakers, etc.

    Rangez vos Kleenex, sortez vos K’Nex

    Derrière ce titre surprenant, Antoine (@StalinAntoine) et Yan (@ymatagne) nous ont concocté un atelier sur la découverte de DevOps autour d’un support que je ne connaissais pas encore : Les K’Nex

    Comment dire … nous avons manifestement eu quelques soucis d’ajustement. Devinez dans quelle équipe j’étais ?

    Jour 2

    Les 6 Trumps

    Pour commencer la journée, Grégoire (@GregoireRobin) et Pierrick (@keurvet) nous ont proposé un décryptage des « Six Trumps » (principes pour faciliter l’apprentissage et la mémorisation) de Sharon L. Bowman. Nous avons ensuite phosphoré autour d’une forme permettant de les proposer dans le cadre de la dynamisation de réunions, d’échanges, ou de toutes activités de groupe potentiellement longues. Enfin, nous avons poursuivi par petit groupes sur les activités que nous pourrions proposer et partager autour de chacun des 4 premiers « trumps ».

    Décryptage du MBTI

    J’ai enchaîné avec un décryptage des balances MBTI par Maxime (@maximebonnet).

    Les différentes combinaisons de ces 4 balances permettent de définir 16 personnalités différentes. Maxime nous a proposé 4 mini-ateliers très intéressants permettant de mieux comprendre les enjeux de chacune de ces balances.

    Note : Une version libre du formulaire permettant d’aboutir à ces « profils » est disponible via www.16personalities.com.

    Donne du sens à ton backlog

    J’ai ensuite repris un butinage qui m’a amené, entre autres choses, à assister en observateur à un atelier proposé par Aurélie (linkedin) et Gilles (@viaqbent). Celui-ci a particulièrement retenu mon attention lorsqu’ils ont mis en situation, des équipes de production face à la priorisation d’un backlog que leur PO avait eu l’inconvenance de laisser avec un contenu sans sens.

    Toute ressemblance avec une situation déjà vécue ne serait … qu’un manque de chance.

    La crevasse

    J’ai ensuite ré-expérimenté un petit atelier mettant à l’épreuve la confiance en soi, en l’autre et en la technique comme le dirait Alex (@agilex).

    Bon, là évidemment, ce n’est pas moi sur la photo puisque je suis de l’autre côté de l’objectif.  Par contre, je m’y suis collé avec Phillipe (@AubreePhilippe) et croyez-moi : la confiance était là.

    Duplik

    Encore une découverte que j’ai adorée. J’ai rejoint Nathaniel (@nrichand) et Alice (@a_barralon) entre autres, dans une partie destinée à imaginer comment porter ce jeu dans le cadre d’un atelier tourné autour de la sensibilisation à la spécification pour les PO.
    Mais sincèrement, je ne sais plus exactement quand nous avons joué ce jeu sur les 2 jours … mais est-ce important ?

    Le programme

    Bref, vous l’avez compris, ces 2 jours étaient riches … très riches. Et de par la nature même de l’événement, ce n’est qu’en fin de conférence que le programme établi. Cette édition n’échappe pas à la règle :

    Encore merci !

    Jusqu’au bout, nos amis lillois nous ont accompagnés. Et si les formalités disparaissent avec l’heure, l’enrichissement est toujours présent.

    Merci donc au non-organisateur en chef et à l’ensemble des participants pour ces 2 jours (et un peu plus) de partage et de bienveillance.

    Vous n’en avez pas assez ?

    Ils en parlent aussi :

    Et si vous en souhaitez un peu plus, voici un petit récapitulatif plus large que ma propre expérience, à travers le prisme de twitter :


    Et toujours :

  • Le poids des mots

    Un récent tweet de @bloculus m’a fait découvrir cette vidéo de @goldenmoustache initialement tourné autour du thème de l’amour propre.

    Personnellement, j’y vois une illustration singulière du poids des mots. Les professionnels de l’accompagnement sont évidemment sensibilisés à l’impact du langage, puisqu’il s’agit d’un de leurs principaux outils. Mais d’une part, une piqûre de rappel de temps en temps ne fait pas de mal, d’autre part, je trouve cette illustration percutante. Et pour ne pas limiter ici mon propos au cadre du coaching, gardons 2 choses en tête :

    • Il n’y a pas que dans le cadre d’un accompagnement que le langage a un impact. Que ce soit lors d’échanges personnels ou professionnels : les mots ont toujours un poids qui peut être sous-estimé lorsqu’ils sont prononcés.
    • Imaginez maintenant l’impact que peuvent avoir certaines remarques et certains mots face à une population fortement suggestible comme des enfants…

    J’y vois aussi une illustration du constructivisme social (de Peter L. BERGER et Thomas LUCKMANN) dont, pour mémoire, le postulat est :

    La « réalité » perçue par chaque personne est une construction qui est le fruit d’un processus social :
    c’est dans les échanges, dans les interactions entre individus, que la « réalité » se construit et se charge de signification.

    La construction de sa propre réalité au fil des feedbacks reçus de l’entourage social est remarquablement mis en images.

    En bref, je vois dans cette vidéo une métaphore du champs d’application du coaching. Un problème, qu’il soit personnel ou pas, est souvent lié à un point de vue. Le recours à un accompagnement de coaching permet d’en découvrir de nouveaux.

    Note : Il y aurait aussi beaucoup à dire d’un point de vue narratif ici. Peut-être pour un prochain post ;-).

  • Constructivisme social

    Le « constructivisme social » ou « constructionnisme social » est un courant de la sociologie contemporaine développé par (Peter L. BERGER et Thomas LUCKMANN, dans La Construction sociale de la réalité, 3ème édition (2012), Armand Colin dont le postulat est :

    La « réalité » perçue par chaque personne est une construction qui est le fruit d’un processus social :
    c’est dans les échanges, dans les interactions entre individus, que la « réalité » se construit et se charge de signification.