L’Agile Tour de Bordeaux a eu lieu ce WE grâce à une équipe d’organisation quasiment renouvelée, qui a su à nouveau nous proposer une conférence de qualité. Merci à cette équipe de bénévoles, à l’Epitech de Bordeaux pour son accueil, et à l’ensemble des sponsors qui ont permis la qualité de l’accueil dont nous avons profité.
Continuous Delivery – Paul Stack
Paul Stack nous a offert une keynote autour du Continuous Delivery, de ses bonnes pratiques, de ce que ce n’est pas ou de ce qui dénature sa mise en place (et mène inexorablement à l’échec). Quelques réflexions sur un ton dynamisant autour de l’origine du mouvement DevOps, telle que cette citation :
Combien de temps cela prend-t-il à votre organisation pour déployer le changement d’une seule ligne de code ?
A titre personnel, je retiens particulièrement que l’enjeu de DevOps est avant tout une question de communication (comme bien des situations problématiques), et cette illustration me semble malheureusement criante de vérité :
Pourquoi DevOps est-il difficile ?#atbdx par @stack72 pic.twitter.com/4tVDUJoC6f
— Chris DENIAUD (@ChrisDENIAUD) 28 octobre 2016
Le Software Craftsmanship : Lego® à la rescousse ! – Alice Barralon & Isabelle Blasquez
Alice et Isabelle nous ont proposé leur atelier autour des pratiques du Software Craftsmanship tiré des travaux de Mike Bowler et de Bryan Beecham disponibles ici : http://www.gargoylesoftware.com/ex.
J’avais déjà participé à la première partie de cet atelier lors de sa représentation à Agile Pays Basque (mes notes sont à venir), et j’ai déjà eu le plaisir de le proposer sur ce périmètre. J’étais donc curieux de pouvoir expérimenter la seconde partie.
Il s’agit d’expérimenter à travers des Lego® les principes et pratiques tirés du Software Craftsmanship, principalement autour des notions de qualité et de simplicité (la première se reposant pleinement sur la seconde). De mon point de vue, il s’agit en tout cas de la cible de la première partie. La seconde étant orientée autour des problématiques de communication, d’intégration et de synchronisation au sein d’une équipe puis inter-équipes.
Bref, voici ma contribution et celle de mon équipe :
Échauffement | Production personnelle | Production en équipe |
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Note : les supports de l’atelier sont mis à disposition ici : https://github.com/iblasquez/atelier-bonnes-pratiques-tdd-lego.
Lightning Talks
Patience, une valeur fondatrice – Rui Carvalho
Rui nous sensibilise aux dérives professionnelles liées au manque de patience et à la recherche du ROI à court terme.
Je retiens en particulier qu’au sein d’équipes, le manque de patience est souvent combiné à un manque de communication.
Il nous sensibilise aussi aux dérives liées à un excès de patience qui devient alors indésirable. Par exemple : pourquoi continuer à subir une situation qui ne nous satisfait pas en espérant qu’elle change d’elle-même ?
Quelques pointeurs :
- Le test du marshmallow (stanford marshmallow experiment), une étude sur la gratification différée conduite en 1972 par le psychologue Walter Mischel de l’université Stanford :
- L’aversion à la perte (Loss Aversion) : ce que je peux perdre tout de suite est plus important que ce que je pourrais gagner plus tard.
En bref, ces aspects autour de la patience sont au coeur des valeurs du Software Craftsmanship, et le support de présentation est disponible ici : http://www.slideshare.net/rhwy/patience-the-art-of-taking-his-time.
Mon pire client a 5 ans – Boris Schapira
Boris propose quelques anecdotes sur sa propre vie familiale, et l’impact qu’elle a sur son décryptage de son quotidien professionnel. Quelques minutes distrayantes, mais j’ai dû passer à côté de quelque chose car je n’ai pas perçu pleinement le lien avec l’agilité.
Je vous laisse vous faire votre propre opinion à travers le lien proposé par Boris : https://borisschapira.com/confs/mon-pire-client-a-cinq-ans.
Au secours, mon client veut faire son projet “en Agile” – David Couplez
David nous propose quels exemples de situations de mutations difficiles vers l’agilité, et de configurations à risque.
Par exemple :
Le scénario catastrophe et malheureusement trop souvent le cas dans la réalité #atbdx pic.twitter.com/2mPlQedKcy
— Vanessa (@VCHumphreys) 28 octobre 2016
Management Hacking – Alexis Nicolas
Alexis nous invite en premier lieu à nous questionner nous-mêmes sur la signification que nous mettons sur la notion de “Culture Hacking”. Car oui, sa conférence porte plus sur le “Culture Hacking” que sur le “Management Hacking”.
Puis, après quelques détours sur les origines et racines du hacking, du management, et de la culture, Alexis nous éclaire sur son offre d’accompagnement des équipes/sociétés à travers des interventions relevant plus du coaching d’entreprise que du coaching agile.
Quelques pistes :
- On ne change pas une culture, on résout des problèmes dont les déterminants sont culturels
- Plus le changement est grand, plus il faut commencer petit
Si tu penses être trop petit pour changer les choses, essaie de dormir avec un moustique et tu verras lequel empêche l’autre de dormir.
Dalaï-Lama
- Le changement commence aux frontières et se propage de proche en proche
- Dans tous les systèmes vivants, il y a des choses qui marchent !
Un rattrapage éclair sur Appreciative Inquiry ?
Voici l’illustration la plus répandue :
et un débrief en moins de 4 minutes :
- Prendre soin des espaces de travail collectifs
- Trouver la bonne question est plus important que de chercher une solution
Agilité, Biomimétisme et Pédagogie – Christian den Hartigh
Je ne veux pas minimiser l’intérêt des autres conférences, mais la session que nous a offerte Christian en clôture de la première journée restera pour moi l’EVENEMENT de cette conférence.
Pour poser le ton, tout commence par :
Statistiquement, la vie sur Terre est une erreur.
Puis un rappel sur la “campagne des quatre nuisibles” de Chine (Face à la famine, Mao demanda aux chinois de faire du bruit pour épuiser et éradiquer les moineaux qui mangeaient leurs graines. Leur disparition permit aux criquets de proliférer et généra plus de dégâts que les moineaux … mais il était trop tard), Christian explique que son principal objectif est de créer le moins de dégât possible.
A travers un parcours atypique, il a été confronté à la question suivante :
Comment agir dans ce système complexe que je ne peux pas changer ?
Et c’est à travers des trésors de pédagogie et de patience, des recherches tous azimuts, et une focalisation sur le progrès plutôt que sur la réussite qu’il a adapté l’application des contraintes poussées par l’éducation nationale.
Tous les ingrédients d’un travail de confiance, d’implication, d’auto-organisation sur une équipe sont là. Un vrai accompagnement agile !
Un exemple de mise en confiance :
Les élèves ne font pas d’erreur en cours. Ils expérimentent.
ou encore :
Les erreurs ne sont que des incidents qui permettent des réactions et des apprentissages.
Un exemple recherche :
Les neurosciences nous apprennent que le cerveau se développe chez l’individu dans l’ordre dans lequel il s’est développé dans le temps. En gros :
Cerveau reptilien
(comportements primitifs liés à la survie)
↓
Cerveau limbique
(centre des émotions)
↓
Néocortex
(activités cognitives évoluées)Et en particulier, la partie préfrontale du néocortex est la dernière à se développer (de 10 à 25 ans). Or, c’est cette partie du néocortex qui porte les fonctions exécutives telles que l’attention, la planification, la mémoire de travail, la flexibilité mentale, ou encore l’inhibition.
ce qui amène à un exemple de gestion de l’absence d’inhibition : Le papier de colère
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PAPIER DE COLERE En cas de crise, froisser violemment et jeter dans un coin. Ne pas abuser sans avis médical |
Cela tire aussi des questionnements des élèves du type “les autres ne vont-ils pas se moquer de moi si je me trompe ?“, “les autres ne vont-ils pas se moquer de moi si je suis félicité par l’enseignant ?“, et une attention continuelle de Christian afin de permettre à la classe d’être un lieu de totale insouciance.
Il exploite alors encore de nouvelles “astuces” telles que l’utilisation de smileys pour féliciter discrètement un élève qui n’aurait pas apprécié que cela soit plus publique, ou pour faire passer un message “en douceur” à une pipelette dont le comportement est susceptible de lui nuire à elle-même autant qu’à ses camarades.
En bref, je ne ferai pas le tour ici de toutes les innovations éducatives que Christian à tiré de multiples domaines, y compris du management au regard du principe suivant :
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J’attends avec impatience la mise à disposition de cette session, en attendant, vous pouvez déjà jeter un œil à sa présentation au KanbanDay et suivre Christian sur twitter ou sur son blog.
Agilité & Liberté ou La petite histoire de Josiane et du jardinier – Claude Andrieux & Denis Benoist
En plénière d’ouverture de la seconde journée, Denis nous propose l’histoire de l’agilisation puis de la libération d’une entreprise qu’il a accompagné en partant de l’histoire de Josiane – premier maillon d’une transformation qui débute par la lecture de Scrum en action de Guillaume Bodet, passe par une formation à l’agilité par Claude Aubry, puis génère un succès qui attise les jalousies.
Chemin faisant, et au détour d’une projection du documentaire “Le bonheur au travail” au sein de la société, c’est un cheminement vers la libération de l’entreprise qui s’entame. L’adhésion des salariés à cette mutation a en particulier été validé à travers un “jeu des FOUS”. |
Jeu des FOUS
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C’est à ce stade que Claude prend la main pour nous donner son point de vue sur la libération de son entreprise. Oui, fait assez rare pour être souligné, nous avons eu le droit ici à un retour d’expérience du DG en personne. Le premier à être concerné par l’inversion de la pyramide prôné par “Les employés d’abord et les clients ensuite”, et accessoirement par les impacts sur son propre ego.
Claude a été assez précis dans l’historique de la démarche, et j’en retiens ici en particulier sa conclusion :
Le DG doit profondément y croire et le vivre (le faire avec les tripes), sinon il y aura contrefaçon et cela ne prendra pas.
Empathy Game – Jérôme Urvoas
Après un check-in en format tour de table, Jérôme nous a proposé quelques éléments théoriques autour des émotions, des sentiments, de l’impact de Descartes sur notre société, des apports des neurosciences sur ces sujets, ou encore sur les travaux de Paul Ekman sur les émotions.
Il nous a ensuite proposé un jeu de reconnaissance des émotions, et croyez moi … lorsqu’elles se combinent, les choses deviennent bien difficiles. Puis un atelier autour des réactions possibles face à un enfant en pleurs (son ballon vient de s’envoler) permettent d’appréhender les différences entre sympathie, empathie, apathie et antipathie.
Enfin, je me suis frotté à l’atelier Empathy Game à proprement parlé en duo avec Jean-Sébastien.
#atbdx empathy game : place au jeu ! pic.twitter.com/lNt0XZQXqV
— Anne Gabrillagues (@agabrillagues) 29 octobre 2016
Nous n’avons pas à rougir du résultat obtenu :
Et je suis assez fier de nous 😉 merci @Jeasega.
@arnaud_Gonzales @JeromeUrvoas #atbdx pic.twitter.com/hT9Z7nnhlb— Chris DENIAUD (@ChrisDENIAUD) 29 octobre 2016
Un bel exercice éclairant dont vous pouvez consulter le support sur SlideShare.
Open Agile Games – Bastien Gallay
L’après-midi a débuté par une ouverture autour d’un Ice Breaker sur l’auto-organisation proposé par ……. (Qui nous a proposé cet atelier ?) : Zoom.
Là encore, nous pouvons être fier de nous : une erreur en 9 minutes, c’est remarquable !
#ATBDX #ZOOM #AgileGame pic.twitter.com/Ygy8dEEcNu
— Arnaud Gonzales (@arnaud_Gonzales) 29 octobre 2016
Ensuite, Bastien a posé le cadre de l’Open Agile Games dans lequel que me suis afféré à proposer une session du Crowdfunding Workshop qui m’a permis de proposer une version 1.1 de l’atelier.
Bref, nous avons eu le plaisir d’assister à une nouvelle édition de l’Agile Tour de Bordeaux. Merci encore à tous les bénévoles, orateurs, sponsors, et participants qui construisent cet événement.