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ScrumDay 2014
Voici une archive de mes notes sur l’édition 2014 du ScrumDay, initialement publiée sur le blog de Fabrice AIMETTI : http://www.fabrice-aimetti.fr/2014/04/14/retour-sur-le-scrumday-par-christophe-deniaud. Merci à lui.
Archive du post
Retour sur le ScrumDay par Christophe Deniaud
C’est avec un grand plaisir que je publie la rétrospective de Christophe Deniaud (@ChrisDENIAUD), un invité de marque sur mon blog. Pour avoir écrit beaucoup de rétrospectives d’événements, je me rends parfaitement compte du temps consacré par Christophe pour livrer cette qualité rédactionnelle :)
Le ScrumDay a connu cette année sa quatrième édition, Ausy m’a donc offert avec la complicité de mon client ma quatrième participation à cet événement.
Une édition particulière cette année puisque comme son nom ne le laissait pas suspecter, elle s’est déroulée sur 2 jours, le tout orchestré par une équipe d’organisation remarquable.
Evidemment, il s’agit de 2 jours remplis de frustrations face à la quantité de sessions / ateliers de qualité proposés en parallèle. Comme d’habitude, ces notes personnelles ne sont que le reflet de mon point de vue sur ces 2 jours.
Tout d’abord, 3 points remarquables et à retenir sur les nouveautés de cette édition :
- Un détail, mais qui est le résultat probant d’une amélioration continue de l’équipe d’organisation : la pré-inscription aux ateliers. Pour avoir déjà subi cette frustration forte d’arriver devant la porte d’un atelier à l’heure et d’y trouver une file d’attente rédhibitoire aux vues de la capacité de l’atelier … l’idée d’annoncer clairement les règles et de permettre dès l’arrivée de se pré-inscrire aux ateliers qui nous intéressent représente un réel confort pour les participants. Tout comme les 10 minutes ajoutées entre les sessions permettant un déplacement plus serein.
- La journée de forum ouvert permettant des échanges aussi surprenants qu’enrichissants. J’y reviendrai, mais ce format a été une découverte pour moi, et se révèle être une mine d’or.
- La dernière nouveauté et non des moindres, tant pour moi que pour le ScrumDay, est la présence d’une Coach Clinic. Fabrice et Bruno ont mis à disposition de toute personne intéressée une séance de coaching assurée par un ensemble de coachs aussi talentueux qu’expérimentés. Un vrai cadeau !
Ah, dernier détail : cette nouvelle édition s’est déroulée au Centre de congrès de l’hôtel New York de Disney. Autant dire que l’accueil fut luxueux.
Revenons donc sur mon petit périple sur ces 2 jours.
Le discours d’ouverture de Xavier Warzee nous met dans le bain dès le départ avec une invitation à partager 60 secondes avec notre voisin autour de nos attentes et motivations vis-à-vis de cette conférence et de son thème : la culture du produit.
S’en est suivi la présentation des sponsors. Je ne les citerai pas ici, mais je les remercie, car au-delà du temps considérable que les organisateurs et présentateurs ont passé pour nous offrir un événement d’une telle qualité, cet événement ne pourrait avoir lieu dans de telles conditions sans le sponsoring. Sans citer qui que ce soit, je ne rapporterai ici qu’une citation que je trouve pleine d’espoir : « Si Big Blue arrive à être agile, c’est que tout le monde peut y arriver ».
Keynote d’ouverture
La keynote d’ouverture assurée par Alistair Cockburn (allez, pour le fun, je vous remets un petit lien sur le Manifeste Agile dont il est l’un des signataires et co-auteur : http://agilemanifesto.org/iso/fr/) est revenu de façon originale et dynamisante sur les fondamentaux. Dans un premier temps sur le Manifeste, puis sur Scrum.
Il est donc revenu sur la raison d’être des 4 valeurs du Manifeste, et en a dénoncé des interprétations malheureusement trop souvent rencontrées. La plus courante à mon avis est : « agilité = pas de doc ». Mais les autres sont aussi néfastes.
S’en est suivi une présentation de la théorie de l’apprentissage dite « Shu Ha Ri », afin de nous préparer à la suite de sa présentation. Il en est au niveau « Ri », et admet donc ne pas être le mieux placé pour présenter Scrum à des adeptes d’un niveau différent. En revanche, cela lui donne une certaine légitimité pour dénoncer quelques excès.
Le coeur de Scrum se compose essentiellement de :
- Livrer à chaque sprint (depuis 2011 le guide Scrum invite à livrer plutôt que de se contenter d’une démo – qui doit aussi être réalisée).
- Laisser l’équipe décider.
- « Inspect & Adapt » tous les jours, et à chaque sprint.
- Un ScrumMaster lève les obstacles, et a du temps consacré à cela !
- Le métier ne s’exprime qu’à travers UNE SEULE voix (le PO).
Beaucoup d’autres choses ne relèvent pas directement de Scrum. Il s’agit de bonnes pratiques pour certaines équipes Scrum, qui peuvent s’avérer moins adaptées à d’autres. Burndown charts, kanban board, les 3 questions du daily scrum, le format des user stories, l’utilisation du planning poker ou de la suite de Fibonacci, etc. Ces pratiques peuvent être exploitées par des équipes Scrum si cette décision vient d’elles, mais elles ne devraient en aucun cas leur être imposées.
Alistair a ensuite conclu sa keynote en insistant sur l’importance d’apprendre tôt dans un projet. Il faut prendre le risque d’apprendre tôt, pour pouvoir ensuite livrer dans n’importe quel ordre (levée de contraintes). Cela implique une première phase potentiellement peu valorisée (valeur métier) pour enchaîner sur des livraisons à fort apport métier en s’appuyant sur l’enseignement de la première phase (la phase d’apprentissage ne s’arrête en fait jamais).
Des outils du monde de la psychologie pour les équipiers / coachs / formateurs
J’ai poursuivi ma matinée avec un atelier mené par Bruno Sbille sous une forme mi-théorique, mi-pratique. Dans l’ordre, nous avons eu le droit à :
- Quelques warm-up : constellation game, ROTI.
- La promotion du film « Oui, mais … », jetez-y un oeil, vous comprendrez pourquoi.
- Une présentation des principes de la PNL.
- Une présentation du VAK (ou VAKOG).
- Une présentation du triangle dramatique (un outil venant de l’analyse transactionnelle).
- La promotion du film « Detachment », comme le précédent, je vous laisse vous faire une idée du pourquoi.
… le tout entrelacé d’ateliers de mise en pratique bluffants, suivis d’éléments d’analyse sur les différents aspects présentés.
En bref, un atelier dont on ressort enrichi, et conscient du nombre de pistes qu’il nous reste à creuser…
Coach Clinic
Je l’ai déjà écrit, mais il s’agit pour moi du point le plus remarquable de cette édition. Fabrice Aimetti et Bruno Sbille ont aménagé un espace dédié pour offrir aux participants une séance de coaching personnel, sur le sujet de leur choix, à l’heure de leur choix, avec un ensemble de coachs plus brillants et reconnus les uns que les autres.
S’agissant d’une séance personnelle, je ne m’étendrai évidement pas sur les détails. J’ai simplement profité de cette session avec Bruno Sbille après ma pause déjeuner. Je suis arrivé avec une question (2 en fait, j’en ai profité) et j’en suis sorti avec :
- Une prise de conscience.
- De nouvelles pistes à explorer (de suite et à moyen terme).
En bref, pour les organisateurs et les coachs, je n’ai qu’un mot : MERCI !
Pour les participants : Essayez !
« En tant que ScrumMaster, je veux m’améliorer pour mieux coacher mon équipe »
Il s’agit d’une table ronde sous forme de REX de la part de 5 ScrumMasters dirigés par Véronique Messager.
Les ScrumMasters reviennent sur leur gestion de plusieurs problématiques regroupées autour de quelques thèmes.
J’y aurais apprécié un peu plus de débats et de participation des « participants » (nous ne venons pas en simples spectateurs), mais j’en ai tiré quelques éléments intéressants. Mais suite à ma séance de coaching précédente, je dois confier être arrivé assez tardivement dans cette session. Mon point de vue est donc très partiel.
My product is a James Bond movie
Pierre E. Neis nous livre ici un pattern de planification / développement / livraison des produits tiré des meilleurs blockbusters, et en particulier des divers James Bond. Dans les grandes lignes :
- Raconter une histoire existante pour que les utilisateurs s’approprient le produit.
- Faire apparaître une intensité pour générer un effet « boom-yeah-yeah-yeah-boom » (franchement, rendre l’intensité de la présentation par écrit n’est pas à ma portée. Je vous ai mis un lien sur les slides, c’est le mieux que je puisse faire).
- S’assurer de la cohérence des évolutions de roadmap acceptées.
Bref, une session décalée, enrichissante et vivifiante (et croyez-moi, j’en ai aussi pris pour mon grade … évidemment pour la bonne cause) dans la droite lignée de la keynote.
Acceptance Tests Workshop
Christophe Addinquy et Benoit Nouyrigat nous ont entrainés dans un atelier ambitieux (peut être trop d’ailleurs) qui couvrait sur 2 heures :
- La prise en main d’une étude de cas fournie (et très bien trouvée à mon sens).
- La définition des User Stories.
- Les cas de tests dans un format libre.
- Les cas de tests au format ATDD (ou BDD) en identifiant les cas passant ou pas à la marge.
- Une démonstration d’un formalisme automatisable.
Il est dommage que l’on n’ait pas pu aller jusqu’à une vraie démo d’automatisation.
J’en retiens surtout deux idées intéressantes à garder en tête lors de la définition des tests d’acceptations :
- Les tests d’acceptations représentent le niveau de garantie que l’on souhaite apporter à une User Story.
- Un développeur « bourrin » devrait pouvoir se contenter de la lecture des tests d’acceptations et s’arrêter dès qu’il les satisfait.
Repas de fin de journée
Le repas de fin de journée fut une nouvelle occasion d’échanges très riches, dans un cadre encore différent. Une excellente clôture pour cette première journée.
Le forum ouvert
La seconde journée c’est entièrement articulée autour d’un forum ouvert orchestré par Laurent Bossavit et Raphaël Pierquin.
Comme je l’ai déjà écrit : une vraie bonne surprise pour moi. Le principe global repose sur les règles suivantes :
Je m’attarderai donc sur :
- Liste à puceLa loi des 2 pieds : si vous ne tirez plus rien des échanges en cours, et si vous estimez ne plus avoir quoi que ce soit à y apporter, alors il est de votre devoir de prendre vos 2 pieds et de chercher un autre lieu d’échange.
- Les sujets sont tous proposés par les participants. Ils soumettent alors un sujet, un lieu, un horaire, puis chacun est libre de se rendre où bon lui semble pour y rester, butiner (n’y échanger que quelques éléments), ou papillonner (se déplacer de point de rencontre en point de rencontre pour essaimer les idées).
J’ai commencé par un REX entre PO. L’occasion d’échanger sur quelques pratiques qui ont fait leurs preuves.
Puis, quelques échanges autour de la sociocratie m’ont fait découvrir quelques idées pour rechercher le consentement plutôt que le consensus.
Ensuite, je me suis orienté vers une présentation des outils Lean à disposition du PO (format A3, 5S, 5 whys, PDCA, backlog d’opportunités, etc).
Enfin, j’ai participé à un débat terrible sur les travers de notre culture intitulé « Arrêtez de vous flageller « . On ne se focalise pas suffisamment sur nos réussites ! Cela crée des spirales négatives qui n’apportent rien et s’avèrent même extrêmement néfastes. Bon évidemment, cela bouscule un peu nos habitudes. Mais manifestement, cela vaut le coup. J’en retire même un format de rétro flash :
- Qu’as-tu appris sur cette itération ?
- Qu’as-tu envie de transmettre ?
J’ai terminé ma journée avec un débat sur l’avenir du rôle du testeur face à l’émergence de l’ATDD (ou BDD). Naturellement, il n’est pas près de disparaître, mais il devrait rédiger les tests d’acceptation avec le PO afin de pouvoir les soumettre à l’équipe en même temps que les stories (cela définit les objectifs de développement). Evidemment, nous sommes généralement encore bien loin de là.
Pour conclure ces notes, qui ne sont évidemment que mes notes, je ne peux que partager mon ressenti sur ces 2 jours :
- Un lieu et un accueil hors du commun.
- Une organisation irréprochable, comment vont-ils s’améliorer l’an prochain ???
- Des speakers de qualité.
- Des participants motivés.
Bref, un cocktail ne pouvant aboutir qu’à un enrichissement dans les meilleures conditions.
Christophe Deniaud