2ème journées des pratiques narratives francophones

Cette seconde édition nous a été proposée par « les repasseurs d’histoires« , un collectif de formateurs aux pratiques narratives composées de plusieurs associations d’horizons multiples autour de l’accompagnement.

C’est une des originalités de cette conférence : regrouper des coachs, des thérapeutes, des médecins, des praticiens de tous bords, et des curieux. Certains profils cumulent même les casquettes. Quoi de plus naturel dans une conférence dans laquelle la notion d’identité est au cœur de tout ?

L’une des questions qui se pose à moi à présent est : « Comment rendre compte d’une conférence si riche, pour laquelle j’ai la bagatelle de 30 pages de notes ? ». Ceci étant dit, au vu du contexte, une question narrative du type « Qu’est-ce qui a été important pour moi dans cette conférence ? » pourrait certainement m’aider à avancer.

Pour aller plus loin, et me permettre de faire plus court … beaucoup plus court, je vais orienter cette question différemment : « Qu’est-ce qu’il me semble important de partager de cette conférence ? ».

Je partage donc ici quelques pointeurs que je  devrai moi-même creuser :

Michael White a rencontré dans son parcours l’école de Palo-Alto, et les travaux de Gregory Bateson.

(Dans les métaphores guerrières, l’autre n’existe pas)

Cela est possible grâce à une position décentrée et la mise au centre de l’intentionnalité.

La perception des intentions positives de l’autre permet d’élargir les histoires.

Serge Mori utilise la métaphore du caillou dans une chaussure. Lorsqu’il nous gêne, il peut suffire de taper sur sa chaussure pour le déplacer et le rendre moins dérangeant.

Les réalités sont construites socialement (constructivisme social) Les réalités sont constituées par le langage Les réalités sont organisées et maintenues par les narrations Il n’y a pas de vérités essentielles mais des versions

En ces termes, cela peut sembler obscur ;-). Sans rentrer dans le détail du protocole (ce n’est pas du teaser ça ?), il s’agit d’un prolongement des cartes narratives. Certains y voient aussi une extension du témoin extérieur, ou du retelling. Quoi qu’il en soit, il faut toujours fournir au client l’intention de cet exercice.

« Ce courage, comment l’avez-vous appris ? » « Avez-vous suivi des cours sur le courage ? » « Comment ça s’apprend le courage ? » « A ton avis, qu’est-ce que … a pu me dire de super positif sur toi ? »

Obtenir des récits à histoires doubles (il faut écouter le problème et les ressources) Reconnaître les effets des problèmes dans la vie du/des client(s) Sortir de l’isolement (Relier le client à quelque chose de plus large) Permettre que l’expérience serve à d’autres

⇒ Double écoute : La plainte n’existe que si le client connait mieux. (Il s’agit d’une porte ouverte à la recherche d’exceptions.)

Exemple pour « absentéisme » :

Qui es-tu ? Pourquoi les élèves te laissent-ils rentrer dans leur vie ? C’est quoi ton rêve ? Qu’est-ce que tu penses du prof ? Qu’est-ce qui vous rend si puissant ? Qu’elle serait la vie des jeunes si tu n’étais pas là ? Est-ce que tu te trouves juste ? Comment se sentent les jeunes après votre première rencontre ? Qui sont tes amis / tes ennemis ? Qui vous a inventé ? Comment rendez-vous les jeunes accros ? Quelles ruses utilisez-vous ? Quelle est ta réputation ? Qui pourrait le mieux parler de toi ? Comment peut-on guérir de toi ? Est-ce que tu connais quelqu’un qui a su se passer de toi ?

Elle s’emploie à démonter les dualismes.

« Que dit ce problème de ce qui est important pour vous ? » « Qu’est-ce qui s’est passé lorsque ce problème vous a lâché ? »

Publicité de 1973

Les « Big 5 » :

Le profit pour l’actionnaire La performance L’obéissance La compétition La croissance infinie

Il a appris aux sociétés à cacher leurs identités intentionnelles.

J’ai listé ici « en vrac » des éléments qui me semblent intéressants à partager et à conserver (et qui restent à creuser), même s’ils ne reflètent qu’une version appauvrie de ce que je retiens de cette conférence de qualité. Et croyez-moi, cet appauvrissement est autant émotionnel que théorique. Mais n’avez-vous jamais entendu que la carte n’est pas le territoire ?

Je remercie donc, pour ces apports, parmi tant d’autres, les conférenciers dont j’ai profité, à savoir (et dans l’ordre cette fois) : Bertand Henot, Julien Betbèze, Serge Mori, Dina Scherrer, Pierre Blanc-Sahnoun, Dina Scherrer (à nouveau), Rodolphe Soulignac, Pierre Blanc-Sahnoun (à nouveau), Catherine Mengelle, Françoise Ceccato, Pierre Nassif, Elizabeth Feld, Pierre Blanc-Sahnoun (et encore), Jean Zufferey. Ces remerciements s’adressent aussi à l’ensemble des participants, en particulier ceux avec lesquels j’ai eu le plaisir d’échanger.

Ils en parlent aussi (et si bien) : http://www.lafabriquenarrative.org/blog/conferences/nantes-le-printemps-narratif.html, https://chroniquesnarratives.com/2016/06/05/2e-journees-francophones-des-pratiques-narratives-a-nanteshttp://www.therapies-narratives.ch/2016/06/les-journees-narratives-de-nantes.html.